Kristianisma: Fahasamihafan'ny versiona

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Le '''christianisme''' est une [[religion]], [[Monothéisme|monothéiste]] et [[Religion abrahamique|abrahamique]], issue de la [[prédication]] d'[[apôtre]]s [[Célébration|célébrant]] la vie et les enseignements d'un [[prophète]] du [[Proche-Orient]] nommé [[Jésus de Nazareth]], surnommé « l'oint » (c'est-à-dire le consacré, en grec χριστός : le Christ). Plus de deux millénaires après, le nombre de [[chrétien]]s sur Terre, c'est-à-dire de personnes suivant ces enseignements de différentes manières, se situe entre 2,23 milliards<ref>{{fr}} [http://www.risc.cnrs.fr/pdf/SH198_religions.pdf]</ref> et 2,3 milliards<ref>[http://bloghenriviaudmurat.wordpress.com/2009/10/25/la-veritable-eglise-de-jesus-christ/]</ref> répartis entre près de {{formatnum:33000}} confessions différentes<ref>[http://www.scienceshumaines.com/les-religions-dans-le-monde--que-disent-les-chiffres-_fr_22870.html Les religions dans le monde : que disent les chiffres ?] Mensuel n°198 Sciences Humaines, Novembre 2008.</ref>. Les premières de ces confessions sont apparues au sein du judaïsme après la [[crucifixion]] de Jésus de Nazareth par les autorités [[Empire romain|romaines]] de la [[province romaine|province]] de [[Judée]] au {{s-|I|er}}<ref><{{en}} [http://www.bbc.co.u /religion/religions/christianity/ Religion & Ethics - Christianity] sur BBC</ref>.
 
Les [[Actes des Apôtres]] indiquent que le nom de « chrétien », signifiant « appartenant au Christ » ou « partisan du Christ », fut attribué aux [[disciple]]s de Jésus de Nazareth à [[Antioche]] au milieu du {{s-|I|er}}<ref>{{nkjv|Ac|11;26|Ac 11;26}}</ref>. La référence la plus ancienne connue pour le terme ''christianisme'' se trouve dans la lettre d'[[Ignace d'Antioche]] aux [[Magnésie du Méandre|Magnésiens]] à la fin du {{s-|I|er}}<ref>Lettre d'Ignace d'Antioche aux Magnésiens, note 14, dans ''Les Pères Apostoliques, Coll. Foi Vivante, Cerf, 1998'' {{p.}}174.</ref>.
 
Les chrétiens croient que [[Jésus de Nazareth]] est le [[Messie]] que prophétisait l'[[Ancien Testament]], et, hormis quelques minorités, qu'il est le fils de [[Dieu]], à la fois de nature divine et de nature humaine. Les trois principales confessions chrétiennes, c'est-à-dire les [[catholicisme|catholiques romains]], les [[Églises des sept conciles|orthodoxes des 7 conciles]] et les [[protestant]]s, étudient l'interprétation [[Patristique et patrologie|patristique]] des textes scripturaires.
 
La [[Bible|Bible hébraïque]] est l'un des deux textes fondateurs du christianisme, qui la nomme Ancien Testament ou [[Ancien Testament|Premier Testament]]<ref name="sect1">{{nkjv|Ac|3;1|Ac 3;1}} ; {{nkjv|Ac|5;27-42|Ac 5;27 – 42}} ; {{nkjv|Ac|21;18-26|Ac 21;18 – 26}} ; {{nkjv|Ac|24;5|Ac 24;5}}; {{nkjv|Ac|24;14|Ac 24;14}} ; {{nkjv|Ac|28;22|Ac 28;22}} ; {{nkjv|Rm|1 ;16|Rm 1;16}} ; Tacite, ''Annales'' xv 44 ; Flavius Josèphe ''Antiquités'' xviii 3</ref>. Le [[Nouveau Testament]], centré sur la personne de [[Jésus-Christ]], est le second texte fondateur.
 
Le christianisme est la religion la plus répandue dans le monde<ref>{{en}} [https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/xx.html#People World Factbook de la CIA, 2009], les chrétiens représentent 33,2 % des 6,79 milliards d'individus que compte alors la planète, soit 2,25 milliards personnes.</ref> et a profondément marqué différentes civilisations au cours de l'histoire alors qu'il était initialement considéré comme une secte juive parmi d'autres. Il est présent sur tous les continents.
 
== Doctrines ==
{{Article détaillé|Dogmes chrétiens}}
Les croyances et pratiques chrétiennes se sont beaucoup diversifiées au fil des siècles et autour du monde. De ce fait, il n'y a pas de définition synthétique de la foi chrétienne et de ses doctrines. Cependant, il existe certains éléments d'homogénéité tels que la croyance centrale en Jésus-Christ. Le plus grand nombre des chrétiens définissent leur foi par le [[Credo]], socle de foi commun affirmant l'unicité de Dieu, la vie, la mort et la résurrection de Jésus, « la résurrection de la chair et la vie du monde à venir » (par opposition à l'au-delà des Égyptiens ou des Grecs). Une modification du [[Credo]] par Rome a inauguré la [[Querelle du Filioque|controverse du ''filioque'']] : si le [[saint-esprit]] découle aussi du Christ, et pas seulement de Dieu, une âme ne peut être sauvée que si la personne est chrétienne, ce qui change complètement le rapport aux incroyants et aux autres croyances. Cette controverse a conduit au [[schisme de 1054]] entre [[catholique]]s et [[Christianisme orthodoxe|orthodoxes]]. Quelques siècles plus tard, d'autres contestations de positions de Rome ont conduit au [[Cathare|catharisme]] et au [[protestantisme]]. Ces questions sont détaillées plus bas.
 
=== Christ ===
Le nom de Jésus-Christ a été donné par les chrétiens à Jésus de Nazareth qui est considéré comme étant le Messie prophétisé dans l'Ancien Testament. Le terme de « Christ » vient du [[Grec ancien|grec]] {{grec ancien|Χριστός}}, l'équivalent du terme [[sémitique]] [[Messie]] (de l'hébreu ''מָשִׁיחַ'' - ''mashia'h''), littéralement « celui qui est oint », et de lui découle l'appellation « Jésus-Christ ». Le terme est repris en Arabe pour désigner le Christianisme المسيحية (''al-massihiya''). "Christ" est donc un adjectif et non un nom propre.
 
Jésus-Christ est la figure centrale du christianisme. Le fondement de la religion chrétienne est la foi en sa [[résurrection]].
 
=== Profession de foi ===
Le [[kerygme]], la profession de foi fondamentale des chrétiens contenue dans l'Épitre de saint Paul aux Corinthiens, stipule que, si Jésus-Christ n'est pas ressuscité, la foi chrétienne est vide<ref>« Si Christ n'est pas ressuscité, notre prédication est vide et vide aussi votre foi », [[Première épître aux Corinthiens]], 15;14</ref>. Deux autres professions de foi sont venues préciser la foi chrétienne, le [[Symbole des Apôtres]] et le [[Symbole de Nicée|Symbole de Nicée-Constantinople]] (ou [[credo (religion)|credo]]). Cependant, tous les chrétiens n'accordent pas une valeur à ces deux derniers. Ces professions de foi sont divisées en quatre parties. La première confirme la doctrine [[monothéisme|monothéiste]] du christianisme en stipulant qu'il n'y a qu'un seul Dieu qui est aussi le Créateur. La seconde partie énonce que Jésus-Christ est le fils unique de Dieu et qu'il a souffert, est mort, a été enseveli et est ressuscité avant de monter au ciel afin de juger les vivants et les morts. L'expression de ''fils'' relève de la continuité de la tradition biblique, mais les chrétiens proclament que c'est Dieu qui se révèle de façon unique en son fils Jésus-Christ. Les [[catholicisme|catholiques]] insistent davantage sur la filiation biologique dans la doctrine de la [[virginité perpétuelle]]. La troisième partie des professions de foi dit que l'[[Esprit Saint]] intercède pour les hommes et, finalement, la quatrième partie énonce que Jésus-Christ a institué une Église sur Terre.
 
=== Trinité ===
La [[Trinité chrétienne|Trinité]] découle directement de ces professions de foi. La Trinité est le fait que le Dieu unique se révèle en trois « personnes », le Père, le Fils et l'Esprit Saint. Le terme de personne a donné lieu à de nombreuses interprétations et [[Augustin d'Hippone|saint Augustin]] précise que ce terme, humain, ne définit qu'imparfaitement la Trinité. La triple invocation du baptême, « au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit »<ref>fin de l'Évangile de Matthieu</ref> fut conceptualisée sous forme du dogme de la [[Trinité chrétienne|Trinité]] lors des grands [[Concile]]s du {{s-|IV|e}}. Les interprétations de la Trinité sont différentes selon les chrétiens qui se revendiquent des [[Églises des deux conciles]], des [[Églises des trois conciles]] ou des [[Églises des sept conciles]]. De plus, certains chrétiens tels que les [[Unitarisme (théologie)|unitaristes]], certains groupes adventistes, les [[Témoins de Jéhovah]] et l'[[Église de Dieu (Septième Jour)]] n'admettent pas le dogme de la Trinité. Ces derniers sont appelés antitrinitaires.
{{Article détaillé|Christologie}}
 
== Historicité ==
[[Image:BranchesChristians.png|600px|thumb|center|Le développement historique des principales églises ; dans ce diagramme la position des branches n'a pas de signification autre que chronologique et démographique approximative.]]
 
L'étude historique des fondements du christianisme, la vie de Jésus de Nazareth, est ardue. Une étude historique scientifique demande de comparer ces textes à d'autres récits relatant les mêmes faits. Cependant, en dehors des évangiles du Nouveau Testament, les sources écrites précises traitant de la vie de Jésus sont très rares. Ajouté à l'absence de preuves archéologiques de l'existence de Jésus et aux divergences des textes existants, cette incertitude de la véracité historique des textes bibliques a poussé certains auteurs du tournant du {{s-|XIX|e}} et du début du {{s-|XX|e}} à faire l'[[Thèse mythiste|hypothèse de l'inexistence de Jésus]]. Depuis les années 1930, d'autres hypothèses ont été avancées, comme par exemple la compilation de récits des vies et des enseignements de plusieurs prophètes différents et/ou la rédaction des récits christiques sous l'influence des grands récits « résurrectionnels » antérieurs tels que celui d'[[Osiris]] (hypothèses de [[Gérald Messadié]], entre autres).
{{Article détaillé|Quêtes du Jésus historique|Problème synoptique|Évolution de la lecture de la Bible au XIXe siècle|Crise moderniste}}
 
== Ancien et Nouveau Testament ==
 
[[Fichier:Thebible33.jpg|thumb|upright=1|La Bible.]]
 
Aux Écritures issues du [[judaïsme]], qui correspondent à ce que les chrétiens nomment l'''[[Ancien Testament]]'', la tradition des premiers siècles du christianisme a adjoint le ''[[Nouveau Testament]]''. On emploie souvent l'appellation « Premier » Testament au lieu d'Ancien, pour signifier que le Nouveau Testament ne vient pas remplacer l' « Ancien » mais l'accomplir. L'Ancien et le Nouveau Testament sont réunis dans la [[Bible]] chrétienne.
 
Le contenu officiel du Nouveau Testament, selon l'Église catholique romaine, exclut de nombreux [[Apocryphes_bibliques#.C3.89crits_apocryphes_chr.C3.A9tiens|textes chrétiens apocryphes]], parmi lesquels une douzaine d'Evangiles et, en particulier, celui de [[%C3%89vangile_selon_Thomas|Thomas]], d'usage gnostique.
 
Le Nouveau Testament est composé de quatre [[évangile]]s (selon [[Matthieu (apôtre)|Matthieu]], [[Marc (évangéliste)|Marc]], [[Luc (évangéliste)|Luc]] et [[Jean (apôtre)|Jean]]), des Actes des [[Apôtre]]s, des [[Épître#Nouveau Testament|Épîtres]] et de l'[[Apocalypse]] (aussi appelé Révélation). On considère que la rédaction de ces textes s'étend de la seconde moitié du {{s-|I|er}} jusqu'au début du {{s-|II|e}}. Cependant, les manuscrits les plus anciens en notre possession remontent au {{s-|IV|e}} de notre ère. Cependant, l'on dispose de fragments d'évangiles antérieurs (Magadalen, {{s-|I|er}}, Rylands 457: {{s-|II|e}}). Ces quatre livres présentent entre autres une éthique de bienveillance envers autrui. Cette bienveillance peut s'exprimer de diverses manières : le [[pardon]]<ref>Voir la 7{{e}} ligne du [[Notre Père]]: ''« Comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés »'' (version œcuménique) ; ''« comme nous remettons à nos débiteurs »'' (version de l'Église orthodoxe).</ref>, la charité<ref>[[s:Première_épître_aux_Corinthiens#1_Corinthiens_13|1 Co 13]].</ref>, la miséricorde<ref>[[s:Évangile_selon_Matthieu#Matthieu_5|Mt 5, 7]].</ref>, le désintéressement<ref>[[s:Première_épître_aux_Thessaloniciens#Chapitre_2|1 Th 2, 5]]. Voir également le [[Notre Père]], ''« ne nous soumets pas à la tentation »''.</ref>.
 
On appelle « évangiles synoptiques » les évangiles de Matthieu, Marc et Luc, qui sont construits sur le même plan. L'évangile de Jean est, en revanche, nettement différent.
 
Les épîtres de [[Paul de Tarse]] (ou saint Paul) semblent être les plus anciennes (on date la première d'entre elles, la {{1re}} épître aux corinthiens de l'année 40 environ, en particulier le chapitre 15 qui rappelle le dogme central de la foi, le Kérygme) ; cette antériorité donne à Paul une place particulière dans le christianisme, certains le considérant comme le véritable fondateur de la religion.
 
L'évangile selon Marc est généralement considéré comme celui qui a été rédigé en premier (vers les années 65-70 ?), et constituerait une des sources ayant servi à rédiger les deux autres synoptiques. Viendraient ensuite les autres évangiles (Matthieu et Luc, dans leur rédaction définitive vers l'an 70, mais il existe de nombreux documents antérieurs), Jean après 90. Les évangiles ont été rédigés sur la base de traditions et de documents plus anciens. Leur rédaction est contemporaine de la disparition des témoins directs de la vie de Jésus, et manifeste la volonté de conserver l'essentiel de la prédication du Christ.
 
Les [[Actes des Apôtres]] sont la deuxième partie de l'évangile de Luc. L'[[Épître aux Hébreux]] semble être le texte le plus récent.
 
Le [[canon (Bible)|canon]] ainsi constitué (ensemble des textes reconnus officiellement) écarte les textes dits [[Apocryphe (Bible)|apocryphes]]. L'existence des [[Apocryphe (Bible)|évangiles apocryphes]] révèle que le Nouveau Testament, tel que nous le connaissons aujourd'hui, est le fruit d'un choix parmi une multiplicité de documents témoignant de la vie et de la prédication de Jésus, ainsi que de la vie de l'[[Christianisme ancien|Église primitive]]. Ce choix a été effectué dès le {{s-|IV|e}}, au concile de Nicée, on appelle ce corpus ''canon des Écritures'', en fonction de ce qui a paru alors vraisemblable, de l'ancienneté de la tradition à laquelle ces textes étaient rattachés. Le Nouveau Testament, comme ensemble de la Bible, est donc un témoignage de la foi de ces communautés avant d'être un récit historique<ref>Seules les Églises les plus traditionalistes conçoivent le Nouveau Testament comme un récit historique</ref>.
{{Article détaillé|Canon (Bible)}}
 
== Église et baptême ==
 
D'après certains, depuis Jésus, Dieu veut<ref>Cette affirmation doctrinale n'est pas partagée par tous les chrétiens. Spécifiquement, les catholiques pensent que Dieu a fondé l'Église catholique, avec institutions alors que les autres chrétiens mettent l'accent sur le caractère « assemblée »</ref> créer une [[Église (institution)|Église]], non limitée aux seuls Juifs. Selon la Bible, alors que Jésus est Le Fils de Dieu, les autres hommes le sont par adoption. (note : d'autre passages mentionnent Jésus comme {{Citation|Fils de l'Homme}}, soit la réalité que l'homme est censé incarner durant sa vie).
 
C'est la [[foi]] en Jésus-Christ et l'acceptation de l'œuvre de rédemption qu'il aurait accomplie qui définit cette famille, et non la pratique de la [[loi mosaïque]] ou des doctrines religieuses : {{Citation|un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu}} proclame l'[[Épître aux Éphésiens]] (Ep 4,5). On devient chrétien par le [[sacrement]] du [[baptême]]<ref>Nombre de chrétiens [[anabaptiste]]s considèrent que leurs enfants sont chrétiens avant d'avoir été baptisés, car ce courant théologique considère que ce n'est pas le rite qui fait le chrétien mais le genre de vie.</ref>, que l'on ne reçoit qu'une seule fois même si on change d'Église (mais ce point de vue n'est pas partagé par tous : le baptême représentant, alors, la confession publique de la conversion).
 
== Histoire du christianisme ==
 
{{Article détaillé|Origines du christianisme|Histoire du christianisme}}
 
Critique de la religion, le [[Lumières (philosophie)|mouvement des Lumières]] reprochait, entre autres, au christianisme d'avoir eu une histoire sanglante de l'Antiquité à son époque<ref>{{ouvrage|éditeur=MSH|collection=|série=|titre=L'art et les normes sociales au XVIIIe siècle|titre vo=|ref=|volume=|titre volume=|auteur=Thomas W. Gaehtgens|prénom=|nom=|auteurs=|directeur=|préface=|trad=|langue=français|lien langue=|lieu=|année=2001|mois=|jour=|publi=|pages=543|format=|isbn=2735109178|issn=|oclc=|présentation en ligne=|lire en ligne=http://books.google.fr/books?id=0oYSh_qIyP4C&printsec=frontcover&source=gbs_v2_summary_r&cad=0|partie=|numéro=|chap=|passage=356|id=|commentaire=}}</ref>.
 
=== Religion issue du judaïsme ===
 
D'après les évangiles, Jésus « n'est pas venu abolir la Loi, mais accomplir ». Sa perspective est donc celle d'un accomplissement de la foi juive, dans une interprétation particulière à Jésus lui-même, et non la création d'une nouvelle religion : Jésus, les [[apôtres]], [[Marie de Nazareth|Marie]] la mère de Jésus, tout le groupe primitif était juif. Cette perspective se retrouve dans de nombreuses phrases de Jésus rapportées par les évangiles ; ainsi, les consignes données aux disciples de s'adresser « aux brebis perdues d'Israël » (Matth. 10:6), et non aux païens.
 
Le christianisme a repris, de façon plus ou moins importante selon ses courants, plusieurs éléments présents dans le judaïsme de la période suivant la destruction du [[Second Temple]], tels que :
* l'adaptation de la forme du [[culte]] [[synagogue|synagogal]] aux [[église (édifice)|églises]] de paroisses, (le culte synagogal était déjà présent en [[Galilée (région)|Galilée]]) ;
* l'utilisation de l'ensemble des textes bibliques, au premier rang desquels les [[psaumes]] juifs, issus du livre des Louanges ; ces textes peuvent être lus sur des cycles variables, pouvant atteindre jusqu’à trois ans pour l'Église catholique ;
* un calendrier religieux, partiellement mobile, dans lequel certains évènements notables ou certains points de foi donnent lieu à des célébrations annuelles ;
* l'utilisation de [[chant]]s et d'[[hymne]]s dans la [[prière]] ;
* dans les célébrations et les réunions communautaires, l'utilisation de certains mots venant de l'hébreu biblique (par exemple : [[amen (parole)|amen]], [[hosanna]], [[alléluia]]).
 
Pour les chrétiens, la ligne de partage avec le judaïsme passe par la reconnaissance ou non du Messie en la personne de Jésus. Du point de vue juif, le christianisme s'écarte fondamentalement du judaïsme ; il ne « l'accomplit » donc pas - en rejetant le « joug de la Torah et des mitsvot » – et ne respecte pas non plus le [[monothéisme]]. [[Marcion]], au {{s-|II|e}}, va plus loin que l'Église chrétienne : il conteste la filiation judaïsme-christianisme et souligne l'origine autonome du christianisme vis-à-vis du judaïsme. Il fut qualifié d'[[hérétique]] par l'Église. La séparation effective des deux religions, aussi bien parmi les premiers chrétiens que vis-à-vis des autorités romaines, occupa au minimum deux siècles, peut-être davantage, selon les historiens.
<!--Cette partie est trop contradictoire, voire la page de discusson... Y.Leibovitz écrivait au professeur David Flusser<ref>Correspondance: « Ratsiti lich'ol otkha prof. Leibovitz » (en hébreu), page 381</ref>: « Voici les thèses que j’oppose à vos définitions fondamentales : 1. Vous définissez le christianisme comme une religion née du judaïsme qui aurait intégré des principes païens. A l’opposé je dirais : « Le christianisme est né du paganisme hellénique moyen-oriental par l’emploi de symboles, concepts et expressions empruntés au judaïsme. » 2. Vous insistez sur le caractère monothéiste du christianisme. A l’opposé j’affirme : « malgré son monothéisme '''déclaré''' le christianisme n’a pas réussi à se libérer de son héritage païen et n’est pas parvenu au monothéisme (à l’exception de sectes unitaristes du christianisme tardif) ». On le voit, cette question des origines du christianisme et plus particulièrement de son rapport au judaïsme fait toujours débat.-->
 
=== Christianisme primitif ===
{{Article détaillé|Origines du christianisme}}
 
Le christianisme s'est développé à partir du {{s|I|er}} dans le contexte des communautés [[judaïsme|juives]] du [[Moyen-Orient]] et en particulier les communautés juives hellénisées. Le nom « christianisme » vient du mot [[grec ancien|grec]] ''Christos'', qui traduit l'[[hébreu]] ''[[Messie]]'' (« celui qui a reçu l'onction »). Ce mot, originellement appliqué à différents personnages de la Bible (prophètes et rois), désigne dans le judaïsme tardif un personnage qui viendra à la fin des temps restaurer la [[Royaume de Dieu|royauté de Dieu]] en Israël. Il est, depuis, quasi-exclusivement réservé à Jésus.
 
Jésus est la figure fondatrice du christianisme, sans toutefois en être le fondateur au sens historique : le débat est encore ouvert sur le fondateur du christianisme {{Citation|Paul ou Jésus}}, d'un point de vue théologique ; mais surtout, d'un point de vue historique, le christianisme ne naît pas du vivant du ou des [[prophète]]s historiques inconnus, qui ont servi de modèle au personnage [[Évangiles|évangélique]] de Jésus. Deux écoles se partagent chacune un consensus : pour d'aucuns, le christianisme naît avec l'introduction de la [[Minim|Birkat-ha-Minim]] dans la [[Amida (judaïsme)|Amida]] (bénédiction 12) ; pour d'autres, il commence avec le tournant du {{s-|II|e}} avec établissement d'un canon du Nouveau Testament, [[Pères de l'Église#Les Pères du IIe&nbsp;siècle|pères apologètes]], début d'une théologie chrétienne (rencontre entre le mythe chrétien et la philosophie grecque)<ref>Voir ''Le Judéo-christianisme dans tous ses états Actes du colloque de Jérusalem,'' 6-10 juillet 1998, ouvrage collectif publié au CERF; voir [http://www.princeton.edu/~religion/ways/ the ways that never parted] colloque Oxford Princeton 2002. De même Dan Jaffé dans ''Le judaïsme et l'avènement du christianisme, orthodoxie et hétérodoxie dans la littérature talmudique {{sp-|I|er|et|II|e|s}} '', CERF, montre que l'introduction de la Birkhat Ha Minim n'est pas déterminant</ref>.
 
À l'exemple de la diversité régnant dans le judaïsme ([[saducéens]], [[Pharisaïsme|pharisiens]], [[esséniens]], baptistes...), le paléochristianisme recouvre différentes communautés comme, par exemple :
1. la communauté (postpascale) judéo-chretienne de Jérusalem autour de Jacques, frère de Jésus, appartenant au judaïsme mais reconnaissant le messianisme de Jésus et vivant dans l'attente du [[Royaume de Dieu]] ;
2. la communauté galiléenne regroupée autour d'une interprétation prépascale et sapientale de la vie de Jésus, probablement à l'origine de la source Q commune aux évangiles de Luc et de Matthieu ;
3. la communauté helléno-chrétienne autour des figures emblématiques des sept préposés au service de table et d'entretien des veuves, et d'Étienne, à l'origine probable de l'évangile de Matthieu ;
4. la communauté apocalyptique qui sera à l'origine, probablement en recueillant des éléments esséniens après la chute du Temple, de l'évangile de Jean ;
5. la communauté paulinienne qui permettra dans le sillage des hellénistes, l'ouverture aux gentils (notamment après la rupture entre Paul et l'église de Jérusalem en 48/49), et un début de divergence théologique (centralité et prééminence de la Croix sur la Loi, et de la Foi sur les Œuvres).
Ces communautés paléo-chrétiennes (car toujours incluses dans le judaïsme) vont progressivement soit quasiment disparaître comme les judéo-chrétiens, soit diverger du judaïsme à la faveur d'interprétation différentes des Écritures, de l'intégration de nouvelles traditions orales puis textuelles (paléo-évangiles, épîtres), de facteurs historiques (soulèvements de 66-70 puis de 135), changement de langue (de l'araméen/hébreu au grec/latin), de centre démographique (de la Palestine vers la totalité de l'Empire romain), des relations politiques avec Rome pour rester religio licita...., et des relations conflictuelles avec le judaïsme rabbinique qui prolonge le pharisianisme après la chute du Temple (70).
 
La divergence d'avec le judaïsme s'accélèrera au tournant du premier siècle.
 
==== Expansion ====
[[Fichier:Alexamenos trazo.png|right|thumb|200px|Graffiti antichrétien du {{s-|II|e}} représentant un âne crucifié. Le commentaire ''Alexamenos respecte dieu'' suggère que ce dessin raille un soldat converti.]]
« Nous ne sommes que d'hier et nous avons déjà conquis la terre » dit le philosophe Tertullien au {{s-|II|e}}.
Les chrétiens, d'abord petite minorité de disciples de Jésus ainsi que les apôtres, se répandirent surtout à l'ouest de l´[[Empire romain]] en Occident, en s'appuyant sur les communautés juives préexistantes de l'Empire.
 
Ensuite un problème se posa : doit-on convertir les non-juifs ? Rapidement, [[Paul de Tarse]] décide d'ouvrir la nouvelle religion aux autres (à la gentilité), et sa renonciation à la [[circoncision]] leva les réticences de beaucoup d'hommes pubères.
 
Les [[apôtre]]s disent alors propager la "''Bonne Nouvelle''" (la résurrection de Jésus). Au {{s-|I|er}}, les chrétiens sont très peu nombreux en Occident. Ils grossissent la communauté d'Alexandrie déjà importante, puis traduisent la Bible en plusieurs langues (grec et latin) afin d'assurer la communauté chrétienne. Alors ils s'installent de l'Afrique du nord à l'Espagne<ref>Les rois vandales prendront des décrets pour interdire aux Vandales chrétiens les cérémonies communes avec les juifs.</ref> et en Gaule.
 
Dans l'Empire romain, les autorités ne font pas une différence très nette entre juifs et chrétiens, ces derniers n'étant perçus que comme une secte juive.<!-- voir page de discussion, au point qu'on a pu réviser les atrocités attribuées à [[Néron]]<ref>Néron le Mal-aimé, Claude Aziza.</ref>.-->
 
'''La conversion de Constantin et la christianisation de l'Empire romain''' : avec l'[[édit de Milan]] en 313, les persécutions contre les chrétiens s´arrêtèrent. Vers la fin du {{s-|IV|e}}, le christianisme devient la religion officielle de l'[[Empire romain]], remplaçant ainsi le culte romain antique et retournant la persécution. Cette date marque symboliquement le début de la ''[[chrétienté]]'' : période de l'histoire de l'Europe où le christianisme est la seule religion admise dans la mesure où il persécute les autres (depuis [[Justinien]]), et d'abord ses propres dissidents puis le [[judaïsme]]<ref>[http://aphgcaen.free.fr/conferences/moderan.htm La conversion de Constantin et la christianisation de l'Empire romain<!-- Titre généré automatiquement -->]</ref>.
 
Cette victoire sur le paganisme antique s'accompagna d'une réinterprétation de la philosophie, notamment celle de Platon, dans le sens de la nouvelle religion, et de l'utilisation de nombreux motifs mythiques du monde ancien pour l'inculturation du christianisme dans le respect de la tradition apostolique.
 
=== Expansion mondiale du christianisme ===
{{Article détaillé|Christianisme par pays}}
[[Fichier:Christian distribution update.png|thumb|Répartition du christianisme dans le monde, toutes tendances confondues]]
 
À partir de la [[découverte et exploration de l'Amérique|découverte de l'Amérique]] par les Européens en 1492, l'expansion du christianisme a été parallèle à l'expansion coloniale. L'activité de [[mission (christianisme)|mission]] a souvent été considérée par les puissances coloniales comme un instrument permettant d'introduire les intérêts occidentaux, voire de légitimer des interventions politiques ou militaires. Mais cette cohabitation n'alla pas sans heurts, l'Église heurtant directement de front les intérêts coloniaux quand elle affirme que la dignité de l'Homme doit être défendue (comme dans la célèbre [[controverse de Valladolid]]). En Martinique, les âmes pieuses durent se battre pour obtenir que les secours de la religion soient apportés aux esclaves.
 
Les rites indiens ou africains ne furent plus officiellement tolérés, mais le [[candomblé]] et nombre de cultes [[vaudou]]s témoignent d'un [[syncrétisme]] et de la perduration des cultes africains ou amérindiens. Spécifiquement, les [[christologie]]s afro-américaines témoignent que ces cultes n'ont jamais disparu.
Aujourd'hui la religion chrétienne est la religion la plus répandue dans le monde<ref name="Plus de deux milliards de chrétiens dans le monde">{{fr}} {{cite web |title=Plus de deux milliards de chrétiens dans le monde |url=http://www.la-croix.com/Religion/S-informer/Actualite/Plus-de-deux-milliards-de-chretiens-dans-le-monde-_NG_-2011-12-20-749002 |publisher=''[[La Croix]]'' |date=20 décembre 2011 |accessdate=19 janvier 2012.}}</ref>.
 
=== Recul dans les pays occidentaux ===
 
Depuis une cinquantaine d'années, les média évoquent un recul progressif de la pratique régulière du christianisme dans les pays les plus développés (où le niveau d'instruction est généralement élevé). Il est impossible de quantifier un recul croyance au christianisme, mais l'obéissance active aux préceptes et et la pratique régulière des rites a décru de manière conséquente. Ce recul est cependant moins net dans ce que l'on peut appeler la croyance passive : de nombreuses personnes se déclarant toujours chrétiennes par tradition familiale.
 
Ce que les média ont appelé l'[[indifférence religieuse]], étudiée par différentes personnalités de l'Église catholique<ref>{{Mgr|[[Claude Dagens]]}}, ''Entre épreuves et renouveaux : La Passion de L’Évangile - Indifférence religieuse, Visibilité de l'Église et évangélisation'', Paris, Bayard / Cerf / Fleurus-Mame, 2010</ref> concerne surtout les églises majoritaires, tandis que les religions minoritaires, de même que le néo-[[paganisme]], l'[[athéisme]], voire l'[[antithéisme]] militant, semblent progresser (mais ce n'est peut-être qu'un effet secondaire de la liberté de conscience et d'expression (possible grâce à la [[laïcité]]). D'antiques critiques, chez certains intellectuels, reviennent au goût du jour, à l'instar du ''Contre les chrétiens'' du philosophe [[Celse (philosophe)|Celse]] et des écrits de l'[[Julien (empereur romain)|empereur romain Julien]].
 
Le christianisme demeure cependant une référence historique, culturelle et [[éthique]]. Les épiscopats nationaux sont souvent consultés par les gouvernants avant le vote de lois qui engagent le sens et la valeur de la vie humaine (débat sur l'[[euthanasie]], [[bioéthique]]...).
 
== Églises ==
{{Article détaillé|Branches du christianisme}}
Il existe trois grands groupes d'Églises : les catholiques, les orthodoxes et les protestantes. Le mot {{Citation|chrétien}} n'est pas le mot utilisé habituellement par le Nouveau Testament pour désigner les disciples de Jésus. Ceux-ci s'appellent, ou sont appelés, la {{Citation|Voie}}, {{Citation|l'Église}}, {{Citation|les Églises}} ou les {{Citation|[[Nazôréens|Nazaréens]]}} (du nom de [[Nazareth]], la ville d'origine de Jésus). Le livre des [[Actes des Apôtres]] nous apprend que c'est à [[Antioche]], donc dans une ville de langue grecque, que l'on donna pour la première fois aux disciples le nom de « chrétiens ». Sans doute ce nom n'a-t-il servi à l'origine que pour désigner ceux des disciples de Jésus qui étaient de langue grecque ({{Citation|chrétien }} signifie {{Citation|disciple du ''christos''}}, terme grec équivalent à ''[[messie]]'').
 
Dans le premier siècle du christianisme, la prédication de Jésus a été reçue de manière sensiblement différente selon les cultures et les communautés. Un écho de ces différences se perçoit dans les textes du [[Nouveau Testament]] et la diversité de leurs présentations de cette prédication. Les divergences sont plus importantes encore quand on prend en considération l'abondante littérature dite [[Apocryphes (Bible)|apocryphe]], dans laquelle se reflètent les convictions d'Églises dont on a aujourd'hui perdu le souvenir.
 
Ces différences de compréhension de la prédication et de la personne de Jésus ont été à l'origine de conflits internes au christianisme et à la création de nombreuses [[hérésie]]s, chaque Église locale considérant comme hérétiques les traditions et les dogmes retenus par les autres mais qu'elle rejetait.
 
La nécessité de s'entendre sur un langage commun sur Dieu et sur Jésus est donc apparue très tôt, d'où la pratique des lettres de communion, lettres délivrées par une Église pour s'assurer qu'un de ses membres en voyage est bien dans la communion de toute l'Église.
 
=== Conciles ===
 
Le christianisme est né et s'est d'abord développé dans la partie orientale de l'[[Empire romain]]. Les villes de [[Jérusalem]], d'[[Antioche]] et d'[[Alexandrie]] jouent le rôle de capitales ecclésiastiques. En [[330]], l'empereur [[Constantin Ier (empereur romain)|Constantin {{Ier}}]] transfère la capitale de l'empire de Rome à [[Constantinople]] (rebaptisée ''Nea Roma'', « Nouvelle Rome »), qui devient un grand foyer intellectuel. Avec l'accès du culte chrétien parmi les cultes reconnus de l'Empire, le pouvoir politique a pris l'initiative de réunir des assemblées d'[[évêque]]s ([[concile]]s) pour régler les différends. Lorsque la majorité des [[évêque]]s s'accordait sur un point, les [[évêque]]s minoritaires ne choisissaient pas forcément d'adopter la formulation retenue. À [[Rome]], première capitale impériale, l'[[évêque]] de la capitale impériale (qui fait remonter la fondation de son Église à l'[[Pierre (apôtre)|apôtre Pierre]]) a rang de patriarche, avec les titres (initialement purement honorifiques) de « [[pontife]] » et de « premier parmi ses pairs » (en latin ''Primum inter pares''). Le [[premier concile de Constantinople]] en [[381]] place le siège de Constantinople au second rang, juste après celui de Rome.
 
On aboutit alors à ce qui est connu sous le nom de [[Pentarchie]] : les cinq centres historiques de Rome, Constantinople, Alexandrie, Antioche et Jérusalem (dans leur ordre de préséance et de primauté). {{refnec|En dehors de l'Empire romain, les chrétiens étaient libres de s'organiser en Églises indépendantes}}. Ce fut notamment le cas de l'[[Église apostolique arménienne|Église arménienne]] et de l'[[Catholicossat-Patriarcat de toute la Géorgie|Église géorgienne]]. Au fil des siècles et des conciles, le monde chrétien va ensuite connaître plusieurs [[christologie|controverses christologiques]], ainsi que des crises et bouleversements idéologiques et politiques.
 
* [[301]] (ou [[314]]) : conversion de l'[[Arménie]] au [[christianisme]]. Ainsi, ce pays devient le premier état officiellement chrétien, avant même l'[[Empire romain]].
* [[424]] : les Églises chrétiennes de l'[[Perse|Empire perse]] se proclament indépendantes, pour ne plus être soupçonnées de soutenir l'Empire romain.
* [[431]] : les thèses [[nestorianisme|nestoriennes]] sont considérées comme hérétiques au [[concile d'Éphèse]]. Les nestoriens affirment que deux personnes différentes coexistent en Jésus-Christ : l'une divine et parfaite, l'autre humaine et faillible (''Eli, Eli, lama sabachtani'' : « mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné »). Le concile d'[[Éphèse]] proclame que le Christ n'a qu'une seule nature et qu'elle est divine, cette dernière ayant absorbé sa nature humaine.
* [[451]] : le [[concile de Chalcédoine]] proclame l'unique personne du Christ, de nature à la fois divine et humaine. Ce dogme, accepté par la majorité des églises tant en Occident qu'en Orient (de la [[Grèce]] au [[Caucase]]), est rejeté par certaines églises d'Orient : ce sont celles dites « des [[Églises des trois conciles|trois conciles]] », {{refnec|et appelées « [[Monophysisme|monophysites]] » car elles considèrent, comme le concile d'Éphèse, que le Christ n'a qu'une seule nature, divine. C'est le cas, entre-autres, des [[Coptes|Égyptiens]], des [[Église éthiopienne orthodoxe|Éthiopiens]] et de la majorité des [[Église apostolique arménienne|Arméniens]]}}. On appelle « chalcédoniens », « orthodoxes » ("de la juste foi") ou « melkites » ("partisans de l'empereur") les chrétiens acceptant les dogmes du concile de Chalcédoine, par opposition aux [[monophysite]]s. Le concile de Chalcédoine marque une étape décisive dans l'histoire du christianisme en ce sens que la doctrine sur la [[Trinité]] et sur la double nature du Christ y est définie. À partir de cette date, elle ne variera plus.
* [[484]] : les chrétiens de l'Empire perse adoptent le [[nestorianisme]] comme doctrine officielle (c'est l'origine des [[Églises des deux conciles]] et de l'[[Église catholique chaldéenne]]).
* {{VIIe s}} - {{VIIIe siècle}}s : trois des centres du christianisme oriental (Alexandrie, Antioche et Jérusalem) tombent aux mains des [[islam|musulmans]] : la vie chrétienne y continue, avec le statut de « ''[[dhimmi]]s'' » ("protégés"), mais seules [[Patriarcat œcuménique de Constantinople|Constantinople]] et Rome gardent leur liberté politique.
* [[687]] : l'[[Église maronite]] (bien que chalcédonienne) rompt avec Constantinople.
* {{IXe siècle}} : évangélisation des peuples [[slaves]] : les slaves occidentaux (au sens géographiques, non linguistique : polonais, tchèques, slovaques, slovènes, croates) se rattachent à Rome, les slaves orientaux (serbes, bulgares et [[Rus' de Kiev]]) à Constantinople.
* [[1054]] : lors de [[Schisme de 1054|ce schisme]], Constantinople et Rome s'excommunient mutuellement. Les Églises restées en « [[Églises des sept conciles|communion des sept conciles]] » (dont [[Patriarcat œcuménique de Constantinople|Constantinople]] est le principal centre) constituent ce qui est appelé l'« [[Église orthodoxe]] », tandis que l'église de Rome, appelée « [[Église catholique]] », aura encore 14 conciles. Parmi ces 14 conciles, [[Concile de Bâle-Ferrare-Florence-Rome|celui de Florence]] ([[1439]]-[[1445]]) fixe dans l'Église catholique les innovations théologiques et canoniques par rapport aux sept premiers conciles, innovations comme le ''[[filioque]]'', le [[purgatoire]], le [[célibat des prêtres]], l'[[infaillibilité papale]] et quelques autres. Le ''[[filioque]]'' est particulièrement lourd de conséquences historiques, car il postule que l'Esprit-saint ne découle pas seulement du Père (Dieu) mais aussi du Fils (Jésus-Christ) ce qui implique que Dieu ne sauve que les baptisés, les âmes chrétiennes : cette doctrine catholique justifiera l'[[inquisition]] et la politique de conversion forcée menée contre les [[cathares]], les [[camisards]], ou les populations [[Colonialisme|colonisées]].
 
=== Séparation de l'Orient et de l'Occident ===
{{Article détaillé|Schisme de 1054|Occident chrétien|Christianisme oriental}}
On retient souvent la date de [[1054]] comme celle de la séparation [[Schisme de 1054|séparation des Églises]] d'Orient et d'Occident, mais l'éloignement des deux églises commence bien avant, car la chute de l'[[Empire romain d'Occident]] a amené un rapprochement progressif entre l'Église de Rome et les royaumes germaniques ([[Ostrogoths]], [[Lombards]], [[Francs]]), et son éloignement de l'[[Empire romain d'orient]], officiellement son protecteur, mais trop éloigné. Au {{s-|IX|e}}, les papes rompent politiquement avec les empereurs de [[Constantinople]] et recherchent la protection des empereurs ou des rois [[Francs]].
En 1054, deux évêques furent envoyés par Rome à Constantinople. Après un certain nombre de malentendus, ils lancèrent l'anathème (excommunication) contre le patriarche [[Michel Cérulaire]], qui réplique par un anathème contre ces deux évêques. Les choses auraient pu en rester là et les anathèmes auraient pu être levés, comme cela était déjà arrivé, mais, entre-temps, l'église de Rome organisa de nouveaux [[concile]]s qui l'éloignèrent de la « ''[[Églises des sept conciles|communion des sept conciles]]'' » jusque-là en vigueur dans toute l'Église : le [[Querelle du Filioque|Filioque]], le [[Purgatoire]], l'[[Primauté pontificale|autorité temporelle des papes]], le [[célibat des prêtres]], l'[[inquisition]] et bien d'autres innovations [[Doctrine|doctrinales]] ou [[Droit canon|canoniques]] ont fini par rendre le schisme irréversible.
 
Sur le plan politique, la rupture a été définitivement consommée en [[1204]] lorsque les [[Quatrième croisade|Croisés latins]] ravagèrent Constantinople et déposèrent le patriarche. Depuis lors, Rome et Constantinople se traitent réciproquement de « ''[[schismatique]]s et [[anathème]]s'' ». La tentative de réunion de [[Jean Bessarion]] au Concile de Florence au {{s-|XV|e}} échoua. Aujourd'hui, pas moins de 14 conciles séparent l'église latine de l'église orthodoxe, qui s'en tient toujours aux 7 premiers. L'affaiblissement de l'Empire romain d'orient par les Croisés a permis, deux siècles après, la prise de Constantinople par les [[Empire ottoman|Turcs]], ce qui a aggravé le ressentiment qui s'était installé entre les Églises, [[catholique]]s d'un côté, [[Christianisme orthodoxe|orthodoxes]] de l'autre. La réconciliation et la levée des anathèmes n'intervinrent qu'en [[1965]] avec les déclarations du pape [[Paul VI]] et du patriarche [[Athénagoras Ier de Constantinople|Athenagoras Ier]].
 
Toutefois, après une quinzaine d'années de « détente », les relations entre les deux églises se sont à nouveau progressivement tendues, surtout après l'an 2000, avec le recadrage de l'église catholique par les papes [[Jean-Paul II]] et [[Benoît XVI]], et avec l'interdiction de tout prosélytisme catholique dans leur juridictions par des patriarcats comme ceux d'[[Église orthodoxe de Grèce|Athènes]], [[Église orthodoxe de Serbie|Belgrade]] ou [[Patriarcat de Moscou|Moscou]].
 
=== Protestantisme (Églises issues de la Réforme) ===
{{Article détaillé|Protestantisme}}
Le [[protestantisme]] tire son origine dans la [[Réforme protestante|Réforme]] instaurée par [[Martin Luther]] au début du {{s-|XVI|e}}. Martin Luther était un moine révolté par les abus de l'Église catholique et proposant une réinterprétation de la foi chrétienne fondée sur un retour à la Bible. Par la suite de nombreux personnages historiques ont instauré la réforme des églises se démarquant alors de l'Église catholique qu'ils considéraient en dérive. Les protestants refusent alors l'autorité du pape, et décident de ne dépendre d'aucune institution hiérarchique. Ce courant a donné naissance à de nombreuses Églises protestantes [[Luthéranisme|luthériennes]] ou [[calvinisme|réformées]] ainsi qu'à de nombreuses [[églises évangéliques]] ([[baptisme|baptistes]], [[méthodisme|méthodistes]], [[pentecôtisme|pentecôtistes]]...).
 
=== Dialogue œcuménique ===
{{Article détaillé|œcuménisme}}
La version unioniste de l'œcuménisme est la volonté de bâtir une Église unique. Ce fut un temps la pensée de l'archevêque luthérien d'[[Uppsala]] [[Lars Olof Jonathan Söderblom|Nathan Söderblom]]<ref>[http://nobelprize.org/nobel_prizes/peace/laureates/1930/soderblom-bio.html Nathan Söderblom - Biography<!-- Titre généré automatiquement -->]</ref>, prix Nobel de la Paix en 1929. Mais ce fut d'abord la nécessité d'une meilleure coopération entre les sociétés bibliques [[protestant]]es qui amena, à la fin du {{s-|XIX|e}}, les premières tentatives de dialogue inter-confessionnel. En 1948, ces dialogues ont donné naissance au [[Conseil œcuménique des Églises]] (COE).
 
Dès 1927<ref>Concrètement des discussions sont engagées depuis le congrès des Sociétés Bibliques, le colloque de Chicago en 1893 qui crée le [[Parlement International des religions]], à Chicago, organisé par un chrétien unitarien, [[Jenkin Lloyd Jones]], et Swami [[Vivekananda]]</ref>, plusieurs Églises [[Christianisme orthodoxe|orthodoxes]] ont participé au travail œcuménique de la conférence mondiale ''Foi et Constitution''. Elles ont rejoint en 1961 le COE.
 
Avec le [[Concile]] de [[IIe concile œcuménique du Vatican|Vatican II]], en 1962, [[catholicisme|l'Église catholique]] s'est engagée dans le dialogue œcuménique. Elle n'est pas membre du COE pour des raisons doctrinales (par exemple, depuis la [[Dominus Iesus|déclaration Dominus Jesus]] l'Église catholique ne parle plus d'« Églises » pour les protestants mais parle de « communautés ecclésiales ») et de volonté de primauté <ref>quoiqu'elle prétende que c'est aussi une question de taille : elle représenterait à elle seule plus de fidèles que tous les autres membres du COE, alors qu'elle n'aurait comme les autres églises, qu'une seule voix.</ref>. Cela ne l'empêche pas de participer à divers travaux de dialogue œcuménique<ref>mais sanctionne ou inquiète systématiquement ses théologiens dès qu'ils élaborent dans une théologie [[Pluralisme religieux|pluraliste]] : [[Hans Küng]], [[Yves Congar]] o.p., [[Jacques Dupuis (théologien)|Jacques Dupuis]] s.j., [[Claude Geffré]] o.p.</ref>.
 
== Le christianisme face aux questions sociétales ==
=== Question sociale ===
 
La [[révolte des Canuts]] en [[1831]] fut l'un des premiers événements où se manifesta la misère ouvrière. [[Frédéric Ozanam]] en fut particulièrement bouleversé<ref>Gérard Cholvy, ''Frédéric Ozanam, l'engagement d'un intellectuel catholique au {{s-|XIX|e}}'', pp. 162-168</ref>. À la suite de l'apostrophe d'un [[saint-simonisme|saint-simonien]] lors de l'une de ses conférences d'histoire, il décida de fonder la [[société de Saint-Vincent-de-Paul]] pour l'aide aux pauvres<ref>Madeleine des Rivières, ''Ozanam, un savant chez les pauvres'', Les Éditions Bellarmin, Montréal et Les Éditions du Cerf, Paris, 1984, p. 38 - Pour plus de détails, voir [[Frédéric Ozanam#Biographie|Biographie de Frédéric Ozanam]]</ref>. Ce fut le début de l'action du [[catholicisme social]], qui aboutit en [[1891]] à l'encyclique ''[[Rerum Novarum]]'' de [[Léon XIII]], qui reconnaît les droits des ouvriers et cautionne solennellement le développement d'un mouvement social. Certains des premiers [[syndicat]]s furent des syndicats chrétiens : par exemple le [[Syndicat des employés du commerce et de l'industrie|SECI]], qui deviendra la [[Confédération française des travailleurs chrétiens|CFTC]], fut créé en [[1887]], trois ans seulement après la levée de l'interdiction de se syndiquer. Elle est créée après la [[Fédération nationale des syndicats]], d'inspiration socialiste, en 1886, qui deviendra la [[CGT]] en 1895<ref name="Les catholiques dans la République">{{fr}} Bruno Duriez, ''Les catholiques dans la République, 1905-2005'', Éditions de l'Atelier, 2005, {{ISBN|978-2708238206}}, 365 pages. Paragraphe « Rassembler les travailleurs chrétiens : le syndicat chrétien », pages 67-68.</ref>.
 
Depuis cette époque, en ce qui concerne le catholicisme, les papes ont régulièrement mis à jour la [[doctrine sociale de l'Église]]. Celle-ci comprend un ensemble de principes et de valeurs qui doivent dicter l'action des catholiques en matière sociale. L'action sociale des chrétiens peut aujourd'hui intervenir en France dans le cadre du bénévolat dans des associations.
 
{{Article détaillé|Doctrine sociale de l'Église}}
 
== Notes et références ==
 
{{Références|colonnes=2}}
 
== Voir aussi ==
{{autres projets
|s=Catégorie:Christianisme
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| v = Christianisme
| q = Christianisme
}}
 
=== Bibliographie ===
==== Textes classiques ====
* ''[[wikisource:fr:Christianisme|Christianisme]]'', article de [[Diderot]] sur [[Wikisource]]
* [[Ernest Renan]], ''La Vie de Jésus''
 
==== Essais contemporains ====
* [[François Blanchetière]], ''Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien (30-135)'', Paris, Éditions du Cerf, « Initiations », 2001
* [[Elisabeth Dufourcq]]. Histoire des Chrétiennes. L'Autre Moitié de l'Evangile. Paris Bayard. 2008 1242 p. et L'Invention de la loi naturelle ( Racines grecques, juives et musulmanes de la philosophie scolastique ) Paris Bayard 2012. 742 p.
* [[Alain Duphil]], ''Au pays de Jésus—Les chrétiens et ...la lignée d'Abraham'', Éditions Amalthée
* [[Dominique de La Maisonneuve]], [[Notre-Dame de Sion|nds]], ''« La Tora vient des cieux » : Introduction au sens du langage biblique'', Parole & Silence, 2010
* [[André Lemaire]], ''La Naissance du monothéisme : Point de vue d'un historien'', Bayard, 2003
* [[Jean-Pierre Lémonon]], sous la direction de Philippe Abadie, ''Le Judaïsme à l'aube de l'ère chrétienne'', {{s mini-|XVIII|e}} Congrès de l'ACFEB, Paris, Éditions du Cerf, « Lectio Divina, 186 », 2001
* [[C. S. Lewis]], ''Les Fondements du christianisme'', {{ISBN|2-85031-311-4}}
* [[Simon Claude Mimouni|S.-C. Mimouni]] (dir.), ''Actes du Colloque de Jérusalem, 6-10 juillet 1998 - Le Judéo-christianisme dans tous ses états'', Paris, Éditions du Cerf, 2001
* [[Étienne Nodet]] et [[Justin Taylor]], ''Essai sur les origines du christianisme'', Éditions du Cerf, Paris, 2002
* [[Hervé Pasqua]], ''Qu'est-ce que le christianisme?'', Éditions du Cerf, Paris, 2004
* [[Jaroslav Pelikan]] ''À qui appartient la Bible ? Le livre des livres à travers les âges'', La Table Ronde, coll. Religions, octobre 2005
* [http://www.iesr.fr/index5400.html Comptes rendus d'ouvrages portant sur le christianisme] sur le site de [http://www.iesr.fr l'Institut européen en sciences des religions]
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